Même un créateur de start-up n'a pas forcément les bonnes armes en matière de lutte contre le chômage

Publié le 2 Juin 2016

Même un créateur de start-up n'a pas forcément les bonnes armes en matière de lutte contre le chômage

On pourrait se dire qu'il n'y a rien de mieux qu'un créateur de start-up pour savoir ce qu'il faut faire pour embaucher...

Voilà donc M. Jean-David Chamboredon, porte parole de la net économie et défenseur du véritable entrepreneuriat face à nos politiques qui ne comprennent rien à l'économie.

Qu'a-t-il fait ? Il le dit lui-même : " Nous sommes à l'origine du dispositif incitatif voté en 2013 sur les plus-values de cession et sur la réforme des actions gratuites qui redonne à ce régime son caractère attractif ". Super ! Ca sert à quoi ? A récupérer du pèze pour l'investisseur quand il revend sa boite et à récupérer du pèze quand une start-up progresse ou quand elle est introduite en bourse... Pour l'emploi, pour l'instant on repasse...

Quelles sont ses autres idées ? "l'extension du crédit d'impôt recherche (CIR), ce dispositif fiscal qui permet de réduire l'impôt sur les sociétés en fonction des dépenses de recherche engagées.". Pèze encore, pèze toujours...

Quoi d'autre ? "Il faut étendre le CIR à l'innovation.". Ok, c'est mieux, mais le CIR coûte une blinde à la France...

Mais encore ? " L'épargne salariale devrait être mobilisable pour le capital-risque. ". Ok. Mais il n'y aurait pas une idée sur la formation ou autre qui permettrait au start-up d'être pointues vis à vis de l'international ?

On y croit tout à coup par la phrase : "Le nouveau patron de France Digitale défendra également des mesures incitant les patrons de start-up à embaucher." ! Super de l'embauche !

Alors, concrêtement, ça donne quoi ? " Il faut réduire les préavis de départ et plafonner les indemnités prud'homales " ! Super ! On lui demande de dire comment il embauche et lui dit comment on se sépare des gens !

Bref, passez votre chemin, ce gars, il pense à se faire des thunes et encore des thunes à monter une boite pour la revendre et que ça ne lui coûte pas un rond en plan social...

Merci M. Jean-David Chamboredon ! On sait déjà que si l'avenir de la politique doit passer par des entrepreneurs, on sait aussi que ça ne pourra pas passer par vous et qu'il ne faut pas compter sur votre personne pour monter le futur géant de la nouvelle-économie en France !

Un article du journal 'Le Monde' daté du 15 Janvier 2016

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Les créateurs de start-up en campagne pour 2017
Jean-David Chamboredon, coprésident de France Digitale, veut peser sur la présidentielle
En 2012, il était devenu le porte-parole des " pigeons ", ce mouvement qui avait dénoncé des mesures fiscales jugées " anti-start-up " que François Hollande voulait faire passer dans le premier budget de son quinquennat. Devant la bronca des entrepreneurs, le gouvernement avait fini par reculer. Quatre ans plus tard, Jean-David Chamboredon, dont la nomination à la tête de France Digitale a été officialisée mercredi 13 novembre, espère poursuivre son combat. Cheville ouvrière du fonds d'investissement ISAI créé par Pierre Kosciusko-Morizet, ce polytechnicien de 52 ans vient porter au sein de cet influent lobby du numérique la voix des investisseurs, au côté d'Olivier Mathiot (PriceMinister), chargé des entrepreneurs.

Depuis 2012, France Digitale n'est pas resté inactif auprès des pouvoirs publics. " Nous sommes à l'origine du dispositif incitatif voté en 2013 sur les plus-values de cession et sur la réforme des actions gratuites qui redonne à ce régime son caractère attractif ", défend-il.

Il espère désormais porter des propositions de France Digitale lors de la prochaine élection présidentielle en 2017. " Nous allons collecter les idées de nos membres ", dit l'investisseur, qui a déjà son idée sur la question. Au cœur de ses requêtes, l'extension du crédit d'impôt recherche (CIR), ce dispositif fiscal qui permet de réduire l'impôt sur les sociétés en fonction des dépenses de recherche engagées. " Il faut étendre le CIR à l'innovation. Car on peut faire de la recherche dans le design, l'usage ou les modèles économiques. Or, aujourd'hui, la définition du CIR est devenue arbitraire, décidée par des experts du ministère de la recherche ", explique Jean-David Chamboredon. Alors qu'existe un crédit d'impôt innovation, ce dernier juge son montant ridiculement faible et plaide pour une " fusion " des deux dispositifs.

Paris doit " accélérer "
Le nouveau président de France Digitale est quand même conscient qu'en période de disette budgétaire il est politiquement impossible de demander une rallonge du CIR, qui coûte déjà 6 milliards d'euros par an à l'Etat. " On peut imaginer d'appliquer des plafonds aux grandes entreprises françaises, qui touchent la plus grosse part ", dit-il. De fait, parmi les principales bénéficiaires du CIR, figurent Sanofi, Thales, Renault ou Safran.

Car Paris doit " accélérer " pour maintenir son rang face à Londres ou Berlin. " A Londres, le capital-risque a augmenté de 130 % en 2015, contre une hausse comprise entre 50 % et 100 % en France ", explique-t-il. Problème selon lui, la communauté des business angels, qui compte surtout Xavier Niel (fondateur de Free et actionnaire à titre personnel du Monde), Marc Simoncini (ex-Meetic) ou Jacques-Antoine Granjon (Vente-privée), est " trop petite ". " L'épargne salariale devrait être mobilisable pour le capital-risque. "

Le nouveau patron de France Digitale défendra également des mesures incitant les patrons de start-up à embaucher. " Il faut réduire les préavis de départ et plafonner les indemnités prud'homales ", dit-il. Enfin, il sera attentif à toute régulation entravant les nouveaux acteurs du Web, comme Uber ou Airbnb.

Sandrine Cassini

Rédigé par Philippe NOVIANT

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