Plus c'est gros, plus ça passe

Publié le 20 Août 2012

Brice-Hortefeux.jpgSur BFMTV, l'interview de M. Hortefeux :

 

Brice Hortefeux : J'observe d'ailleurs, simultanément, c'est très curieux que personne ne le note qu'il n'y a pas eu, pendant, tout le quinquennat de Nicolas Sarkozy, d'émeutes urbaines, pendant les cinq ans, nous avons vu...
Le journaliste : Nan, il n'y a pas eu d'émeutes, il y en a eu à la fin du dernier quinquennat de 2007...
Brice Hortefeux : Mais attendez, mais vous savez pourquoi ça c'est réglé ? Vous savez pourquoi, c'est aussi une différence... J'ai bien observé ce qui s'est passé à Amiens, pardon, avec l'oeil d'un ancien ministre de l'intérieur, mais j'ai été très surpris, il y a une centaine d'individus, ce qui est considérable, et le premier jour il n'y a aucune interpellation ?
Moi je vous le dis, j'ai été ministre de l'intérieur, j'ai donné des consignes très strictes, très précises, qui ont d'ailleurs toujours été respectées, il faut interpeler très vite !

 

Comme d'habitude, on ne peut que se réjouir que d'avoir vu partir de tels menteurs avec de telles méthodes de communication. On essaie de sortir un gros mensonge éhonté et quand on voit que le journaliste a des sources discordantes, on change son fusil d'épaule et on essaie de s'en tirer.

 

Honteux et nauséabond.

 

Un article du journal 'Le Monde' daté du 18 Août 2012

 

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La mémoire sélective de Brice Hortefeux sur les émeutes urbaines

Le Monde.fr | 18.08.2012 à 08h35 • Mis à jour le 18.08.2012 à 10h36

"J'observe – et c'est curieux que personne ne le note – qu'il n'y a pas eu pendant tout le quinquennat de Nicolas Sarkozy d'émeutes urbaines." Invité sur BFM-TV, vendredi 17 août au matin, Brice Hortefeux, président de l'Association des amis de Nicolas Sarkozy, monte au créneau pour défendre la politique de l'ancien chef de l'Etat en matière de sécurité. "Quand j'étais ministre de l'intérieur, je donnais des consignes très strictes : il faut interpeller très vite", assène M. Hortefeux, en faisant référence aux événements d'Amiens.

Tout à sa démonstration, M. Hortefeux a sans doute parlé un peu vite. Il a oublié les émeutes urbaines de Villiers-le-Bel (Val-d'Oise) en novembre 2007, qui ont duré deux nuits pendant lesquelles des armes à feu ont été utilisées contre la police. Celles de Firminy (Loire), qui s'est enflammée pendant trois nuits en juillet 2009, après la mort d'un homme dans un commissariat de Chambon-Feugerolles.

Celles du quartier de la Villeneuve, à Grenoble, en juillet 2010, où, après plusieurs nuits d'affrontements avec la police, M. Sarkozy viendra en personne limoger le préfet et prononcer son désormais célèbre discours de Grenoble, qui marque un virage sécuritaire dans le quinquennat. Il semble oublier également les incidents de Woippy (Moselle) en novembre 2010 ou ceux de Grigny (Essonne) en 2011.

Un oubli d'autant plus étonnant que M. Hortefeux, ministre de l'intérieur de juin 2009 à février 2011, a eu à gérer plusieurs de ces incidents directement. Sa soudaine perte de mémoire n'a pas échappé aux internautes les plus taquins. Sur Twitter, le "hashtag" #toiaussifaistonhortefeux a vu se déchaîner des blogueurs de gauche et des militants socialistes, parodiant la formule de l'ancien ministre : "Sous Sarkozy, il n'y avait pas de SDF", "Sous Sarkozy, Liliane Bettencourt payait ses impôts" ou encore "Sous Sarkozy, Bachar Al-Assad était fréquentable."

Nabil Wakim

Rédigé par Philippe NOVIANT

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