Elections municipales Grenoble 2014 : citoyen, lève-toi !

Publié le 10 Mars 2014

DenisBonzy-Fly1DenisBonzy-Fly2Le vendredi 07 Mars 2014, un sondage Grenoble France 3 a dit :

"Selon un sondage exclusif Ipsos-Stéria pour France 3 Alpes, le candidat socialiste est très largement en tête au premier tour avec 34% des voix. Il devance Eric Piolle (EELV, 26%) et Matthieu Chamussy (UMP/UDI, 22%). Le Front National ne semble pas en mesure de se maintenir au second tour. "

M. Bonzy serait crédité de 5%. Les images sont cliquables pour une version agrandie.

 

Cela appelle pour ma part le commentaire suivant :

 

Faut-il se réjouir de voir encore les étiquettes se situer en haut de l'affiche ? Faut-il se réjouir de voir encore le bipartisme régner sur notre univers politique ? Faut-il tant se réjouir de voir toujours ces mêmes politiques "professionnels" arriver en tête des élections ? Ces "professionnels" n'en sont pas ! Ils regardent les taux de croissance comme on regarde la météo, ils ne savent pas gérer le budget de la France (80Mds de trou / an pour un budget de 240Mds), et sont juste capables de faire montre de populisme en croyant qu'en travaillant 35h ils pourront entrer en concurrence avec les autres pays qui travaillent et innovent plus... La France, championne du Monde des journées des congés pendant que les autres travaillent, fait penser à la cigale dans la fable... Attention cependant, petite cigale, après l'été vient l'hiver et peut venir aussi le temps de demander à la F(our)MI des fonds pour pouvoir subsister !

 

M. Hollande, symbole de ces politiques, au moment où il a été élu aux plus hautes fonctions de notre pays, n'a cessé de demander des rapports sur ci, des rapports sur ça. A croire qu'il ne connaissait pas le statut de la France et à croire qu'il avait été élu sur une méconnaissance de notre pays. Quand il a reçu ces rapports, il n'a pas pu engager les réformes car, nécessairement, ce qu'on lui demandait allait à l'encontre des intérêts de certains. Il a donc décidé d'enterrer ces rapports pour ne froisser personne... Il a donc préféré son intérêt propre à l'intérêt général, par lâcheté et opportunisme.


Plus généralement, ces politiques, chantres de la Démocratie, l'ont envoyée paître depuis longtemps ! La Démocratie ? Le "pouvoir du peuple par le peuple", n'est qu'un leurre. On vote, tous les cinq ans pour notre Président... qui fait ce qu'il veut pour former un gouvernement avec sa 'couleur politique' sans rien demander aux Français. On vote, tous les cinq ans pour nos représentants à l'Assemblée Nationale, mais ceux-ci, quand ils sont présents dans l'hémicycle, ce qui est plutôt rare, ne savent que retranscrire des Lois que l'Europe leur refile, Europe gangrénée par les lobbys et non pas par l'intérêt général. En attendant le député, champion des retranscriptions Européennes, se voit avoir deux fois plus d'avantages sur sa retraite que le citoyen qui l'a mis sur son siège. Le député cumule aussi trop souvent son poste avec celui de Maire : cela lui permet de faire du populisme et de se faire voir pour pouvoir s'accrocher à son poste, et en même temps, donner une partie de ses indemnités à ses copains (quand il est touché par le plafonnement) afin que ceux-ci votent la même chose que lui pour assurer son pouvoir populiste.

Où est la Démocratie dans tout cela ? Où est le pouvoir du peuple par le peuple ? Où est le service à l'intérêt général ? Où sont les principes de base d'une bonne gestion budgétaire ? Tous ces politiques savent gérer un budget, pour eux, en ne dépensant pas plus que ce qu'ils ne gagnent, pourquoi ne font-ils pas la même chose quand ils sont à la tête de l'Etat ? C'est cela que l'on appelle un professionnel de la politique ? Et encore, j'ai été gentil car je n'ai pas parlé des affaires ! Je n'ai pas parlé de M. Sarkozy qui avait filé 400 Millions d'Euros à M. Tapie ! Je n'ai pas parlé de M. Sarkozy qui impose M. Pérol à la tête des caisses d'Epargne alors que M. Pérol avait participé à la fusion de cette entreprise avec les Banques Populaires et sans avoir saisi la commission de déontologie alors même que cette saisine est obligatoire ! L'Etat a donc participé à la fusion d'un groupement bancaire et a imposé à sa tête celui qui avait travaillé à cette fusion. L'intérêt général a-t-il été respecté ? La commission de déontologie devait répondre à cette question... si on lui avait posée... La prise illégale d'intérêts est donc suspectée dans cette affaire. On ne reviendra pas, non plus, sur l'affaire du fils Sarkozy à l'EPAD sans qu'il n'ait le début des compétences pour ce faire, ni sur l'affaire Cahuzac, lui aussi professionnel réputé de la République qui cache à l'Etat Français son compte en Suisse. Et récemment, M. Sarkozy, encore lui, en remet encore une couche en usant d'un trafic d'influence pour obtenir des informations de la Cour de cassation en échange d'une petite sinécure pour le magistrat en pays monégasque !

Il faut donc cesser de donner perpétuellement les clés de l'Etat à des professionnels qui ne sont que des incapables. Un renouveau doit avoir lieu, renouveau qui doit demander leur avis aux Français pour toutes les questions importantes et non plus uniquement sur des questions de l'Article 11 de notre Constitution. Une VIe République doit être créée et elle devra être véritablement démocratique en mettant le référendum au coeur de sa stratégie, ce, sur tous les points importants régissant notre République.

Ces professionnels manquent de modestie est d'humilité. Ils savent tout. Ils savent ce que veulent les Français et appliquent les recettes les plus faciles en ayant recours au populisme. Ils oublient juste que si c'était facile, il y aurait des chances que d'autres qu'eux appliquent la méthode. Alors ils défont ce que d'autres ont fait en balançant perpétuellement la barre à l'opposé de leur prédécesseur et en oubliant de jouer la mesure et l'équilibre. La chose politique est difficile car elle doit être un équilibre et l'équilibre est l'opposé de l'idéologie. Las, dans notre pays, les idéologies s'opposent aux idéologies et au lieu de faire naviguer le paquebot France en ligne droite, des coups de barres à gauche et à droite l'empêchent d'avancer.

Ces professionnels n'ont pas les capacités à diriger notre pays car ils n'ont pas la bonne formation. Au lieu de diriger un pays comme on dirigerait une entreprise, chose plus aisée pour un pays car on n'est pas obligé de réaliser du profit, on a donné les clés de la France à des juristes qui ont mis les Lois par dessus l'intérêt général. Pour ces gens, la Loi est la chose ultime. La société doit servir la Loi car elle est inscrite dans le marbre. C'est oublier un peu rapidement que la Loi a été instaurée pour servir la société en imposant des règles favorisant l'intérêt général, non l'inverse ! Cette inversion du paradigme législatif est un frein au pragmatisme, est un frein à la Démocratie. On a des instances comme le Conseil d'Etat, la Cour de cassation, le Conseil constitutionnel, qui ont des représentants totalement déconnectés de la vie de la République, tout enfermés qu'ils sont dans leur tour d'ivoire, qui vont dire le Droit, qui vont être source de Droit, tout en n'ayant jamais été élus à leur poste ! Qui sont ces individus pour dire et rendre la justice au nom du Peuple Français dans leurs positions ?

On se rend alors compte des erreurs de ces politiques : 5 Millions de fonctionnaires répartis dans un mille feuille administratif source d'une véritable gabegie ! Entre la commune, la communauté de communes, la communauté d'agglomérations, les départements, les régions, et l'Etat, les missions des fonctionnaires se doublent, se superposent et engendrent un surcroit de bureaucratie !

 

Dans le détail, nous avons 36 700 communes avec autant de Maires. Il faut y ajouter 100 000 adjoints. On ne comptera pas les 526 000 conseillers municipaux parmi les élus car ils ne sont pas rémunérés.

Nous avons 17 000 intercommunalités (2 223 communautés de communes, 228 communautés d'agglomération, 14 305 syndicats intercommunaux). On a 16 750 présidents et 100 000 vice-présidents pour gérer tout ça.

Avec nos 101 départements, nous avons 4 052 conseillers généraux, un par canton.

Avec 27 régions, nous avons 1 880 conseilllers régionaux.

Si on ajoute les 348 sénateurs, les 577 députés, les 233 élus du Conseil économique et social et nos 74 députés Européens, ça nous fait donc la rondelette somme de 560 000 élus rémunérés avec de grosses disparités puisque les maires sont payés de manière ridicule (le salaire part à partir de 600Euros, 1500Euros pour un maire d'une commune de 8000 habitants) par rapport à un député européen qui émarge à près de 12000Euros/mois pour des responsabilités bien moindres !

Ca nous fait un élu pour 120 habitants !

Tous ces élus font-ils bien marcher la France ? Non ! La dette publique représentait, en France, 35.2% du PIB en 1990, et représentera 95.1% du PIB en 2014 !

Quand l'Angleterre engageait des réformes de grande ampleur il y a quelques années, la France en était à 80% et disait que l'Angleterre était obligée d'engager des réformes car elle était à 100%. Petite cigale, il te reste plus que 5% avant de te rendre compte qu'il va falloir que, toi aussi, tu ailles quémander chez la F(our)MI !

 

De plus, on crée des agences de ceci, des agences de cela, entre les agences chargées de surveiller le niveau sonore des avions, des agences culturelles, on ne sait pourquoi l'Etat a recours a de tels dispositifs, qui font largement doublons avec bon nombre de bureaux ministériels. D'après un rapport de l'inspection générale des finances de 2012, "la création de telles agences engendre des coûts importants, alors qu’elle ne correspond pas toujours à une amélioration de la qualité du service public et se traduit dans certains cas par une moindre efficience de cette gestion déléguée par rapport à une gestion en direct par l’Etat." : on ne saurait mieux dire ! A chaque doublon de compétence, le contribuable paie deux fois :
- Une fois car il faut maintenir le salaire du doublon dans la fonction publique
- Une deuxième fois car le doublon le moins bien payé verra son salaire aligné sur son comparse.
Ainsi, au mieux, on ne paie qu'une fois de plus le salaire du doublon. Au pire, on lui paie aussi son augmentation.

Ces professionnels ne savent pas ce qu'est une entreprise. Pour eux, une entreprise est nécessairement un membre du CAC 40. Il n'y a que 40 entreprises dans le CAC 40, par définition. Il y a 3 309 319 Millions d'entreprises dont :
- 2 159 801 n'ayant AUCUN salarié
- 958 527 ayant de 1 à 9 salarié
- 188 470 ayant de 10 à 500 salariés
- 2 521 ayant plus de 500 salariés
On le voit : plus des deux tiers des entreprises n'ont pas de salariés ! Comment peut-on mettre les mêmes devoirs sur un patron sans salarié que sur un patron-salarié d'un groupe du CAC 40 qui a su négocier avec ses actionnaires un beau parachute doré ? Nos politiques n'ont de cesse que d'écouter des syndicalistes dire que le patronat est une plaie. Pour bon nombre le système a aussi favoriser une incompétence grave chez nos syndicalistes. Dans les grands groupes, ces syndicalistes ne travaillent plus dans leurs entreprises. Ils sont devenus des politiques qui suivent leur petite carrière syndicale à vouloir gérer les fonds d'organismes sociaux dont la gestion devrait uniquement être étatique ! L'Etat lève l'impôt dans l'entreprise, il doit donc être le garant de sa dépense et ne pas laisser les "partenaires sociaux" le gérer car ils n'ont aucune compétence ni aucune légitimité pour ce faire. Et ils n'ont aucune compétence ni aucune légitimité car TOUTES ces caisses sont déficitaires et renfloués par l'argent du contribuable.

On le voit les problèmes sont nombreux et gérés en dépit du bon sens. On doit donc cesser de voter pour des professionnels de la politique qui ne sont en rien professionnels et renouer avec un pragmatisme dans la gestion de notre pays qui lui permettra de le sortir de la crise dans laquelle il est installé depuis trop longtemps.

Rédigé par Philippe NOVIANT

Publié dans #Nous soutenons

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