Il faut gagner la bataille du changement climatique !

Publié le 10 Juillet 2015

Algues-vertes-mains pics 390La lutte contre le changement climatique est globale et mondiale. A ce titre, nous n'avons pas le choix : nous devons gagner cette bataille car l'avenir de l'humanité tout entière en dépend. A ce titre, il est trop tard pour essayer de chercher les responsabilités : nous devons agir, tous ensembles, pour le bien de l'humanité et en fonction de nos moyens économiques.

Dès lors, les pays les plus riches doivent participer à ce but de façon plus intense que les pays plus pauvres. Nous ne pouvons plus passer du temps à nous renvoyer la balle car, plus que jamais, la maison brûle et nous regardons ailleurs (mots de Jacques Chirac).

A ce titre, nous devons financer les pays en voie de développement afin qu'ils puissent lutter contre le changement climatique. Les points de croissance que les pays développés perdront à aider les autres pays, ne sont rien en comparaison du prix à payer pour sauver la planète, in fine, notre peau...

Un article du journal 'Le Monde' daté du 13 décembre 2014

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A Lima, les négociations sur le climat patinent
Les discussions butent sur les contributions de chaque pays à l'effort de réduction des gaz à effet de serre

La conférence sur le climat, qui doit officiellement s'achever vendredi 12  décembre à Lima, est entrée dans l'épais brouillard qui est devenu sa marque de fabrique à quelques heures de la clôture officielle des négociations. Quand le ministre péruvien de l'environnement et président de la conférence, Manuel Pulgar Vidal, frappera-t-il le dernier coup de marteau  ?

Le ministre a beau avoir promis que tous les délégués porteraient un toast vendredi à 18  heures, peu y croient encore. Samedi, dimanche… les pronostics sont ouverts. "  Le moment est venu de montrer que nous sommes capables de nous attaquer au changement climatique  ", a-t-il déclaré jeudi soir en séance plénière en annonçant une intense nuit de travail.

Après deux longues semaines de tractations, l'incapacité des négociateurs à trouver un compromis a contraint le président de la conférence à prendre les choses en main. Un texte de sept pages a été proposé. C'est sur lui que se concentrent désormais toutes les énergies.

Alors que Lima est la dernière étape importante d'ici à la conférence de Paris en décembre  2015, la mécanique onusienne est retombée dans ses travers. 195 pays sont présents et leurs équipes de négociation dépassent, pour les plus importantes, plus de 200 diplomates. L'arrivée des ministres n'a pas donné l'impulsion politique attendue. De passage éclair à Lima, jeudi, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a exhorté "  chaque pays à prendre sa part de responsabilité  ".

Un discours mobilisateur prononcé dans une salle de presse bondée. "  Je comprends la colère de certains à l'égard des grands pays industrialisés qui ont profité des énergies fossiles pour se développer. (…) Mais ce n'est pas pour cela qu'il faut répéter les erreurs du passé. Nous n'avons plus de temps. Plus de 50  % des émissions mondiales de gaz à effet de serre proviennent des pays en développement. Ils doivent agir. Le rendez-vous de Paris doit être un succès  ", a-t-il demandé. Tout en soulignant que les Etats-Unis et la Chine, les deux plus importants pollueurs, avaient signé un accord qui démontre, selon lui, qu'ils sont prêts à assumer leurs responsabilités.
Brésil et Chili en médiateurs

Manuel Pulgar Vidal a demandé à plusieurs pays de jouer les facilitateurs pour débloquer la situation sur les sujets les plus conflictuels. Lui-même doit veiller à préserver ses relations de bon voisinage avec les pays du sous-continent.

Le Brésil et le Chili se sont faits les médiateurs pour trouver un terrain d'entente avec la Bolivie, le Venezuela et l'Equateur. "  Nous voulons un accord à Lima car c'est la condition d'un succès à Paris  ", a assuré le chef des négociateurs brésilien, Antonio Marcondes. Les pays du Basic (Brésil, Afrique du Sud, Inde et Chine) et les pays en développement réunis au sein du G77 ont répété ce même message.

Définir la feuille de route jusqu'à Paris, donner des garanties que les engagements pris à Copenhague en  2009 seront tenus et rédiger un brouillon de l'accord qui pourrait être signé à Paris. De ces trois objectifs assignés à la conférence de Lima, c'est finalement le dernier qui semble poser le moins de problèmes. Pas nécessairement pour de bonnes raisons.

"  Tout le monde a mis ce qu'il voulait y trouver. Toutes les options restent donc ouvertes. Bonnes et mauvaises  ", constate Teresa Ribera, la directrice de l'Institut du développement durable et des relations internationales. C'est sur la base de ce texte d'une quarantaine de pages aujourd'hui simplement rattaché en annexe aux décisions qui doivent être prises à Lima que devraient s'engager les négociations au début de l'année prochaine.

La définition des contributions que devront remettre les pays au secrétariat des Nations unies d'ici mai  2015 continuait en revanche, jeudi soir, de cristalliser toutes les tensions. Les Etats-Unis et l'Union européenne souhaitent qu'elles se concentrent sur l'effort de réduction des gaz à effet de serre.

Les scénarios restent ouverts

Objectifs chiffrés, champs d'activité couverts, année de référence… "  Les informations doivent être précises et comparables pour évaluer l'effort de chacun et dire s'il est suffisant pour contenir le réchauffement au-dessous de 2  °C  ", insiste Romain Benicchio d'Oxfam, en redoutant que les discussions ne se terminent par un menu à la carte, "  ni transparent, ni lisible  ". C'est possible. L'évaluation de ces contributions en juin  2015 n'est pas acquise. Le Brésil, au nom des Basic, a dit qu'il n'y était pas favorable.

Pour les pays en développement, qui ne cessent d'exiger que l'adaptation au changement climatique soit un des piliers du futur accord, ce sera donnant-donnant. "  Il faut comprendre que c'est pour eux une question essentielle. Les plus vulnérables vont consacrer une part croissance de leurs ressources à l'adaptation. Ils ne veulent pas seulement discuter de droits à polluer mais de leur droit à se développer de manière équitable  ", explique Mme Ribera.

Si la capitalisation initiale du Fonds vert pour le climat à hauteur de 10,2  milliards de dollars est perçue comme un bon signal, aucune réponse n'est apportée sur les moyens pour parvenir d'ici à 2020 aux 100  milliards de dollars de financements annuels promis à Copenhague en  2009.

Après le sommet des chefs d'Etat organisé à New York par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, en septembre et l'accord en novembre entre les Etats-Unis et la Chine, certains avaient imaginé que Lima serait une étape sans grande difficulté où il s'agirait de régler des détails de calendrier. "  Plus personne ne s'oppose à un accord  ", se réjouissait encore l'ambassadrice française chargée du climat, Laurence Tubiana, en début de semaine. C'est vrai. Mais quel accord  ? A moins de vingt-quatre heures de la tombée de rideau, tous les scénarios restent ouverts pour Paris. Le pire comme le meilleur.

Laurence Caramel

Rédigé par Philippe NOVIANT

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